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Les nouvelles qui composent le livre sont ce que l'on pourrait appeler des "biographies-fictions". Ces récits, à la fois réels et imaginaires évoquent la genèse de chaque groupe, et ce qu'ils sont devenus.

Il faut également savoir que les membres de ces groupes ont été interviewés, et que les faits rapportés sont en tout point conformes à la réalité de leur histoire.

De plus un cahier photo couleur enrichira chacun des deux tomes de nouvelles prévus à la même date.



Les volumes sont publiés aux éditions Les Trois Orangers. La parution s'est faite en trois temps :

- en exclusivité au Festival Les Divisions de la Pop le 26 octobre 2008

- souscription mi-octobre sur le net (réception en novembre)

- en janvier 2009 en librairie (+ dédicace avec les groupes)



Téléchargez le bon ICI 




Sommaire


Volume 1 : Asyl, Mademoiselle K, Dionysos, Subway, Aqme, Hushpuppies, The Elderberries, Glow, Lunatic Age, Klyde, Vegastar, Sidilarsen, Mass Hysteria, Wünjo


Volume 2 : Dead Sexy Inc, Eths, Pleymo, Mypollux, Matmatah, Fancy, Ed-Äke, Oxygen, Narcys, Tripod, Punish Yourself, Tagada Jones

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Extrait de la nouvelle d' Eths

La musique qui passait, c’était de la bonne, du putain de bon son. Métal comme j’aime. Sauf que cette fois ci, c’était pas une vulgaire radio qui crachait le morceau. Non, y’avait un concert plus bas. Alors j’ai commandé un rhum et j’ai descendu l’escalier en colimaçon. La lumière se faisait de plus en plus faible et quand je suis arrivé en bas c’était le noir total. Autour de moi j’voyais de vagues ombres. Des filles, des mecs, des filles- mecs et inversement qui riaient à gorge déployée, maquillés comme des amours, comme des mannequins. Des mannequins bien, hein. Y’en avait d’autres qui semblaient se tripoter et encore d’autres qui se piquaient. Tranquilles, comme si de rien n’était. Super étonnant. Le concert était plus au fond, fallait se frayer un chemin dans la sueur et l’alcool.                                                                                                                                
Je commençais à me contorsionner quand je l’ai revue. Ouais, encore. J’y croyais pas. Non mais sérieux, je comprenais plus rien à rien. Que dalle. Paumé encore plus que d’hab’. Candice était là, seule, assise à une table. Un verre d’absinthe à la main, la cuillère encore dégoulinante de sucre, elle était comme je me l’étais toujours imaginée : parfaite. J’me suis alors approché d’elle, comme un couillon, essayant d’avoir un minimum d’allure. Vous savez, genre pour pas se déchirer avant même de l’avoir ouverte. Elle m’a souri et je lui ai demandé si je pouvais m’asseoir à sa table. Elle a hoché de la tête et je me suis posé. C’était quoi ce délire ? J’en savais que dalle. Rien de réel dans tout ce bordel, dans ma tête. J’arrêtais pas de me dire qu’il allait bientôt arriver un truc qui ferait tout foirer. En attendant, tout ça tenait encore debout. Alors ce que j’ai fait, si vous voulez savoir, c’est que je me suis pas démonté. Et on a causé toute la nuit.

J’étais content qu’elle ne me prenne pas de haut. Parce que quand on est ado, putain ! ce qu’on peut se foutre de votre gueule. Comme si la vérité et les sentiments n’appartenaient qu’aux vieux. Je n’avais qu’une envie, c’était de l’abreuver de questions sur ETHS et elle, et en gros, c’est un peu ce que j’ai fait. Elle m’a tout expliqué. Avec patience et gentillesse.

C’est comme ça que j’ai su qu’elle avait grandi dans la banlieue de cette ville dingue de foot, vers la mer. Sauf que son coin à elle, c’était un peu trop tranquille, mort et tout ça, et qu’au final, ça ne lui convenait pas de se laisser endormir. Au collège, c’était la seule à écouter du rock. Les autres, leur truc c’était plutôt le rap, voyez. Alors bon, c’est sûr, un peu de différence ça fait pas de mal, sauf que du coup, il vous manque toujours cette étincelle qui doit foutre le feu à vos tripes. Et cette étincelle, c’est venu de HOLE. J’sais pas si vous vous souvenez de ce groupe, avec la nana au chant, Courtney Love, la femme de Kurt Cobain. C’est Anaïs, sa cousine, qui lui a fait découvrir HOLE. A vrai dire, comme elle était un poil plus âgée, Anaïs, elle connaissait pas mal de trucs rock et Candice en profitait vachement. Alors voilà HOLE. Candice elle a treize piges et elle se prend ça dans la gueule. Un groupe de filles. Et qui jouent du rock. Le pied. Enfin les filles montrent qu’elles savant autant jouer d’une gratte qu’un mec. Forcément ça attire. Et puis, la dame Courtney, c’est pas trop une sainte, donc bon, ce côté rebelle ça ne déplaît pas non plus. Sauf que quand vous regardez une rock star avec les yeux d’une môme de treize ans, après, pour le coup, c’est plus vraiment pareil. Je veux dire, quand je lui ai posé la question de ce qu’elle pensait de Miss Love maintenant, Candice m’a dit qu’ouais, elle était un peu déçue de la tournure, trop commerciale et tout. La sincérité qui fout le camp, voyez. Dommage…

C’est comme ça que chaque été les deux filles se retrouvaient à la campagne. Et Anaïs lui montrait les derniers trucs cool, bien rock et tout. Et puis comme tout le monde, comme vous et moi, on saute sur le lit dans la chambre, on joue aux rock stars, on s’éclate entre filles et la vie est belle.

Puis arrive le tournant, le truc qui change tout ...
Extrait de la nouvelle d' Oxygen

1er extrait

Alice venait d'avoir seize ans. Visage blanc, cheveux noir, yeux bleus. Un ange, un vrai. Je veux dire pas un truc que ces crétins d'écrivains ou de cinéastes essaient de nous faire croire. Non, là, quand je dis que c'était un ange, c'est que c'était vraiment un ange. Des fois, dans la vie, on comprend pas tout. Et plus on est jeune, moins ça s'arrange. Le truc, c'est que dès que vous avez aux alentours de seize piges, on vous fait pas des masses confiance, si vous voyez ce que je veux dire. Alors voilà, du coup, comme on a pas super confiance en soit, c'est le truc qui se ressent vachement partout où vous allez et surtout à l'école. Et y'a toujours un idiot ou une idiote pour vous faire ressentir que vous êtes super mal dans votre peau et tout. Alice, c'était ça. On sentait trop bien à la voir que ce devait être une personne super douce et super fragile, mais voilà, comme on se moquait d'elle, du coup, elle voulait plus parler à personne. Parce que parler c'était souffrir. Forcément, elle a fini par se créer un monde. Vous savez, y'a des tas et des tas d'ados qui font ça, sérieux. Elle, je me rappelle, elle arrêtait pas d'écouter ce groupe, Oxygen, dont on commençait pas mal à parler. Elle les avait vu à un concert lors d'une première partie d'Indo et ça a pas loupé, direct elle a accroché. Et elle est pas la seule je crois.
Bref, comme le monde dehors, il est pas terrible, alors on se fabrique une bulle, une sorte de carapace voyez. Et puis on met tous ces sentiments dans cette bulle. On s'évade, on s'en construit un meilleur. Parce que rêver, c'est tellement plus beau, plus fort. Sauf que des fois, c'est pas assez. Qu'on a beau se droguer jour et nuit avec la musique, à coup de piquouse et le reste, y'a toujours quelque chose qui vous fait sentir que la vie c'est pas forcément votre truc. La solitu..ait de ça dont souffrait Alice. Et la solitude, je veux dire… quand vous tendez fort la main, que vous espérez de tout votre cœur que quelqu'un vienne l'attraper et la serrer tout contre vous et que, justement, ce quelqu'un n'arrive pas, que personne ne vous prend la main, suspendue comme une moins que rien, alors là, on voudrait mourir et jamais revenir. Et des fois, c'est un peu beaucoup ce qui se passe. Alice, avec tout ça, toutes ces conneries-là, elle avait voulu en finir. Une bonne fois pour toute. Sauter par la fenêtre et tout oublier, n'avoir jamais existée. Heureusement, pour le coup, ça avait foiré. Elle était bien restée des mois à l'hosto mais elle était pas partie figée à tout jamais dans un putain de bout de bois.


2ème extrait

Il lui raconta comment la musique avait été vitale dans sa vie, que sans elle, il ne sait pas ce qu’il serait devenu. Tout avait commencé avec la Dance. La Dance et ses groupes tels que Culture Beat, 2 Unlimited, dont les gimmicks et les mélodies l’avaient accroché. Puis, ce fut le déclic, un peu beaucoup grâce à son père qui écoutait les Beatles. C’est là, là que tout commence vraiment. Le coupe de foudre. Jusqu’à Nirvana, second coup de foudre. La puissance, l’énergie du rock mélangée à des éléments pop. Et puis ce type, Kurt Cobain, il avait un côté tellement sombre, perdu, solitaire… bref, ce mec, c’est un peu le messie, celui qu’on voudrait être. Ou du moins ressembler. Sauf qu’il y a la mort qui rode tout près. Suicide, suicide…une claque, une perte, humaine et musicale. Un rêve passe… mais ne trépasse pas. Dans sa chambre, il compose, compose et compose encore sur la vielle guitare désarticulée de son père. Plus qu’une passion, c’est une obsession. Une véritable obsession qui inquiète ses parents. Oui cette dualité plaisir/souffrance est nécessaire pour écrire, plus que jamais même. Ainsi il se créera d’autres mondes, des mondes meilleurs… Max est un enfant unique, pas de sœur ni frère. La solitude grandira donc. Mais plus ça fait mal, plus c’est beau, et l’on si complait dedans. On a besoin de ça. Pour écrire, aller plus loin, toujours plus loin.

A l’école, on le chambre. Ca gave. Mais ça donne la rage. Ca donne envie d’aller au sommet et de leur montrer à tous qu’on est arrivé à grimper, et que eux, misérables vers de terre sont encore si bas, si bas… pourtant cette rage, cette petite vengeance personnelle de les mépriser à son tour disparaîtra peu à peu, la musique étant le sédatif, le médicament à toutes ces frustrations. Parce que Max existe, et ses chansons aussi. Et que les gens de plus en plus nombreux les écoutent, et les aiment. Non, désormais il n’est plus seul, et il le sait.

Pourtant ce n’est qu’un début, il faut grandir, viser plus haut, toujours plus haut. Un premier groupe, Vitamin, qu’il monte à Châteauroux, et dans lequel il chante. Il chante pour une raison simple : que ses textes ne soient pas déformés par un autre. Que l’univers dans lequel ils vivent reste à jamais le même. Lui seul sait comment chanter, les donner aux autres. Le groupe durera trois ans, de 96 à 99. Les textes sont en anglais… c’est frustrant car les gens ne comprennent pas, mais ça permet aussi de défier ses appréhensions, de monter sur scène sans s’exposer mais aussi d’affronter ses démons, de se forger une expérience. Et comme souvent, ce sont les études qui font tout échouer… chacun doit partir dans sa direction. Max aussi en fera de même, mais la musique, sa vie, ça non, il n’abandonnera pas. Alors pendant les études de droit, il continuera, encore et encore. Trois nouvelles années à enregistrer des chansons sur des multipistes. Beaucoup de mélancolie dedans, beaucoup car il faut bien s’évader, rêver, oui rêver encore…

Jusqu’à ce nouveau choc : Indessa, de Daisybox. Enfin un groupe français qui a la même conception de la musique que lui. Le côté anglo-saxon, le côté Indochine. Mélange idéal, génial. Dancetaria dans la foulée, juste toi et moi. L’album qu’il attendait. Y’avait tout : dark, électro, avant-garde, énergie saturée, puissance des mélodies… Ce sera l’influence à venir.

Mais maintenant, il faut se faire connaître. Il est temps. Viendra ce site internet. Max doit tout faire, tout gérer. C’est parfois dur mais c’est le prix à payer. La première maquette, ça sera « D’une étoile à l’autre », pour que la solitude se partage, pour que le rêve devienne réalité. Les réactions ne se font pas attendre. Les fans sont là, ils échangent, aiment. Max est surmotivé… emprunt de 3000 euros à la banque, pour financer le premier album en studio, « Supernova and the dark side of the pop »…et toujours les mêmes thèmes, ceux qui font l’âme…la sexualité adolescente, le suicide, l’amour entre la vie et la mort, le pays des cauchemars… Comme il le dit lui-même… « Evadez-vous avec moi, vivons et mourons ensemble, mais laissez moi vous donnez mon oxygène, mon… Oxygen ».

Extrait de la nouvelle de Punish Yourself


Ce soir-là, je ne peux pas vous dire l'effet que ça m'a fait. J'étais tellement ailleurs, tellement hypnotisé par tous ces flashes, ces couleurs, ces images. Ce groupe, j'en avais tellement rêvé. Et maintenant qu'il était là devant moi, j'en avais les larmes aux yeux. Putain ouais, je sais bien que pour un mec, ça fait gamin de dire qu'on chiale pour un groupe de punk. Mais là, pas possible autrement.
Plus les enceintes répandaient leur musique dans mes veines, plus je sentais le truc monter en moi. L'excitation, l'incitation. Je n'avais plus besoin de me cacher de cette société pourrie jusqu'à l'os. Plus besoin de porter ce costard, de coiffer mes cheveux comme ils le voulaient, eux, mais comme je le voulais, moi. Je m'étais donc fait cette super crête rose et aussi des piercings sur la langue et sur le sourcil. Sapé de mes boots et de mon Perfecto, j'étais redevenu vivant. Enfin.
Au concert, y'avait tous ces mecs et toutes ces filles, genre coiffés comme moi. Mais pas toujours. Sauf que là on s'en foutait. On savait qu'en allant voir ce groupe, ce qui comptait, c'était pas l'apparence, c'était d'être en accord avec soi-même. Et rien d'autre. Ce groupe, si vous voulez savoir, c'est Punish Yourself. Ça sonnait bien comme nom. Je m'étais trouvé plein de significations sur ce que ça pouvait vouloir dire, mais y'en avait qu'une qui avait retenu mon attention. Je me disais qu'en fait on est tous en train de se faire baiser la gueule. Tous seuls, comme des grands. Qu'on est en train de devenir des mutants d'une société dans laquelle on prend du plaisir à être esclave. Parce que maintenus en condition, maintenus en hibernation. Plaisir du confort, plaisir de l'écran ; réfugiés du monde autour, réfugiés de la différence, de la culture et de tout ce qui pourrait nous pousser à réfléchir un peu. Mais plus que l'intelligence ou l'ouverture d'esprit, c'est l'âme qui nous manquait. Pardon, qui nous manque. On va tous crever sans savoir pourquoi et on n'aura même pas fait l'effort d'apprendre de l'autre alors que quoi, si on faisait juste un pas en avant, ça pourrait être drôlement bien. On s'ouvrirait sur des tas de mondes nouveaux et on prendrait du plaisir à être ensemble, à partager, à apprendre. Des mots qui n'ont aujourd'hui plus qu'un vague sens. Mais y'a des résistants. Pas beaucoup mais c'est déjà ça. Mieux que rien. Y'en a qui veulent pas baisser le rideau, qui on envie de rejouer la partie encore une fois. Et Punish Yourself est de ceux-là.
La première fois, ça a été un choc. J'avais vu une affiche d'un de leurs concerts et y'avait ces couleurs flashy fluo et ce dessin un peu zarbi d'un pseudo mec partant en vrille. Ça faisait terriblement underground, comme un message qu'on se refilerait entre initiés. J'avais déjà entendu parler d'eux et y'avait des avis qui partaient dans tous les sens. Du coup, comme ça me les cassait d'entendre les autres raconter des trucs dont, une fois de plus je passais à côté, je décidai de bouger mon cul et d'aller les voir. J'ai jamais regretté. Le bruit, la fumée, les odeurs, les couleurs, le son, putain, c'était un royaume hors de tout ce que j'avais pu connaître. Un trip hors de cette société. Un trip pour planer haut, si haut qu'on voudrait jamais atterrir.
Quand je suis rentré chez moi, je me suis allongé bras et jambes écartés et j'ai commencé tout doux à redescendre sur terre. Vachement lentement. Je voulais pas aller trop vite, histoire que la dose fasse son effet le plus longtemps possible. J'étais encore dans le bus bleu de Jim Morrison, encore en voyage entre ailleurs et les autres. Et c'était bien.
Le lendemain, la bouche pâteuse et les membres engourdis, j'ai filé sous la douche et après je me suis rhabillé des fringues de la veille. Même coupe aussi. J'ai enlevé un peu du bordel sur mon bureau, me suis enfilé mon mars de trois jours et je me suis mis à pianoter sur le clavier. Je voulais tous savoir sur eux, tout. En mode accroc.
J'ai commencé par Miss Z, alias Sandrine, ou inversement.